Comment vous est venue l’idée de ce livre ?

Après avoir écrit uniquement de courtes nouvelles, je cherchais une intrigue assez fournie pour donner lieu à une histoire plus longue et pourquoi pas à un roman.

Rapidement, j’ai voulu situer ce roman au cœur d’une fratrie et en faire le thème principal car étant moi-même la cadette de cinq sœurs et un frère, on peut dire que c’est un environnement très familier, presque un milieu naturel.

Pour moi, c’est là finalement que tout démarre. Que l’on soit deux, quatre ou six, au fond c’est au sein de sa fratrie qu’on tisse ses premiers liens avec des individus autres que ses parents. Des frères et des sœurs avec qui on partage tout, pas seulement les gènes, les vêtements ou les jouets. Et pour lesquels on éprouve des sentiments forts, puissants et parfois contraires, de l’amour jusqu’à la haine.

La fratrie est un mini-laboratoire où chacun teste la vie en société à petite échelle. On peut s’adorer comme se détester mais rarement vivre dans l’indifférence totale, une idée qui me semblait intéressante à exploiter dans un roman.

J’ai ensuite eu envie de bousculer la petite fratrie imaginée à l’origine en introduisant dans l’équation un mensonge qui soulève de multiples questions. Pourquoi mentir de cette façon à sa propre sœur ? Que peut signifier un mensonge aussi énorme que celui que sert Léo à Anna ? ​Qu’est-ce que cela vient raconter sur les relations entre un frère et une sœur ? À moi de le raconter justement car toutes ces questions ne me semblent pas trouver de réponses si évidentes, tant il y a de fratries et de façons d’y évoluer. Pour le meilleur comme pour le pire.

Quelle est votre filiation littéraire ?

(question subsidiaire: donnez 3 titres de livres que vous placez au-dessus des autres)

Maurice Leblanc, à travers les fabuleuses histoires d’Arsène Lupin et de sa bande, m’a entraîné avec lui dans ses aventures pleines de mystère. Il m’a donné le goût des intrigues où les péripéties s’enchaînent et où les faux semblants retournent l’esprit du lecteur jusqu’à la fin. ​

Agatha Christie, avec son célèbre Hercule Poirot, m’a transmis son amour des enquêtes policières, avec ses indices, ses mobiles et ses preuves. J’ai adoré chercher le coupable dans une myriade de personnages en essayant de lire entre les lignes et d’utiliser la fameuse psychologie de Poirot pour tenter de le débusquer avant la fin.

J’ai également passé des heures, enfant, à suivre les Six compagnons, de Jean-Paul Bonzon et Le club des cinq d’Enid Blyton, dans toutes leurs aventures, au gré d’histoires où on évolue ensemble vers la résolution commune d’une énigme. Faire partie d’un groupe de ce genre n’était-ce pas reconstituer encore une fois une sorte de fratrie, de papier cette fois ?

Livres à placer au-dessus des autres ?

– “1984” de Georges Orwell, que j’ai dévoré adolescente car il soulève de vraies questions sur la liberté d’expression individuelle et la démocratie, des thèmes toujours d’actualité.

– “Nymphéas noirs”, écrit par Michel Bussi, parce que j’y ai été véritablement menée par le bout du nez du début à la fin et que j’ai adoré ça.

– “Le petit prince” de Saint Exupéry pour sa poésie et les messages de paix et d’humanité qu’il délivre à sa façon si particulière.